DLa citoyenneté européenne est régulièrement brocardée pour son insignifiance supposée. Il est vrai que sa dimension 'civique' est quelque peu décevante puisqu'elle se limite au droit d'élire des députés européens perçus comme lointains et peu représentatifs, droit assorti d'une possibilité de pétition au Parlement de Strasbourg et de celle d'adresser des plaintes au médiateur.
Cependant, à force de penser la citoyenneté européenne à travers le prisme de l'autogouvernement collectif, on en manque peut-être la vraie nature. Union d'Etats libres, la confédération européenne n'a pas pour vocation de reproduire les procédés participatifs et délibératifs de l'Etat-nation à une plus large échelle.
Dans un cosmopolitisme bien compris, ce sont les nations qui restent le principal lieu de formation de la volonté politique. La réponse au sentiment des citoyens de n'avoir pas prise sur les orientations de la construction européenne passe donc davantage par une appropriation des questions européennes au sein des sphères nationales que par la construction d'un hypothétique espace public européen dont on n'aperçoit toujours pas les prémisses.
Est-ce à dire que la citoyenneté n'a de substance qu'au sein du cadre national ? Non, car la démocratie s'entend aussi comme un processus historique - par nature toujours inachevé - d'extension des droits à ceux qui n'en ont pas.Tout l'article sur site LE MONDE: lire la suite de l'article sur Le Monde.fr
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