Plutôt des dividendes que des avions.
Le fondateur d'Easy-Jet, Stelios Haji-Ioannou a annoncé qu'il quittait le conseil d'administration de la compagnie à bas-prix afin d'"exercer plus librement ses droits d'actionnaire" c'est en tous cas le motif officiel invoqué. Plus prosaïquement il reproche à la direction de commander trop d'avions au détriment du versement de dividendes substanciels aux actionnaires. La direction est surprise car, rétorque-t'elle, "toutes les décisions sur la stratégie et l'allocation du capital ont été faites par l'ensemble du conseil d'administration et agréées quand nécessaire par les actionnaires". Notamment, "le taux de croissance d'easyJet est approuvé par le conseil chaque année dans le cadre de son plan quinquennal", et que lors de la dernière réunion de juin 2009, le CA s'était mis d'accord sur le taux de renouvellement de la flotte et sur son taux de croissance. D'après elle, ce qui a été décidé a été respecté.
Monsieur Haji-Ioannou menace d'exiger la convocation d'une Assemblée générale lors de laquelle il demanderait aux actionnaires de rejeter l'ensemble de la stratégie suivie c'est à dire de privilégier l'achat d'appareils au détriment de toute augmentation des bénéfices et donc des dividendes des actionnaires.
"Comment pouvez-vous acheter deux cents avions avec l'argent des actionnaires et ne pas créer de richesse pour eux ?" a questionné Mr Haji-Ioannou.
Pour les observateurs avisés, ça n'est pas une surprise car depuis 2008 , il y avait de l'eau dans le gaz entre le fondateur et la direction actuelle, toujours pour cette affaire de gros sous. C'est sur, les passagers n'en n'ont rien à faire des marges bénéficiaires des actionnaires et préfèrent une flotte de qualité, assurant le respect de la sécurité, des horaires et des prix intéréssants. D'un autre côté, les actionnaires peuvent légitimement demander à être rémunérés pour les capitaux qui ont été placés dans Easy-jet.
Mais une rémunération raisonnable et c'est peut-être là que le bât blaisse...l'actionnaire considère qu'il ne gagne pas assez d'argent. Toujours la logique actuelle du toujours plus de dividendes qui tue les entreprises, supprime des emplois en créant des plans sociaux supportés par l'ensemble de la collectivité pour que quelques-uns se remplissent les poches. Ce système poussé à l'extrême et qui nous a conduit tout-droit dans le trou de la crise économique et financière.
Affaire Esasy-jet à suivre, ça n'est que le début.
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