Voilà que Gérard Collomb, un homme au demeurant mesuré dans ses propos et ses actions lance la révolte contre les dirigeants nationaux et leur liste européenne concoctée rue de Solferino entre responsables de courants sur des critères qui peuvent échapper au bon sens des troupes socialistes mais qui procèdent de la sampiternelle guerre des courants.
Du jamais vu dans ce parti de militants godillots et fatalistes qui avalaient souvent des couleuvres ou que l'on prenait pour ce qu'ils n'étaient pas vraiment, de bons petits soldats. Ils semblent en avoir ras la caquette, les militants, tout comme le maire de Lyon que d'aucun trouvait effacé.
Il faut dire que le congrès de Reims a marqué les esprits des-dits militants et probablement réveillé des adhérents un peu trop réduits à devoir valider d'en bas ce qui avait été décidé, en haut.
Nous reproduisons en bas de page le texte vu sur le site de Gérard Collomb, un homme courageux pour s'attaquer à l'appareil du PS de cette façon, c'est une certitude.
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image jpg Gérard Collomb sur son site
La fronde au PS contre les listes pour les élections européennes prend de l'ampleur. Dans une pétition lancée depuis mercredi sur son site Internet, le maire de Lyon Gérard Collomb appelle les militants à rejeter des listes "basées sur l'unique appréciation des dirigeants nationaux des courants".
Les signataires dénoncent "une absence de concertation réelle avec les territoires, leurs élus, leurs responsables", "un effarant mépris de toute considération européenne", "un choix des candidats sans analyse du bilan réel, du poids politique et de l'investissement européens des députés sortants", "un mépris total de l'implantation locale des candidats" et "une rénovation renvoyée aux oubliettes".
Lire la suite l'article: http://fr.news.yahoo.com/3/20090305/tpl-ps-europeennes-petition-cfb2994.html
Texte du site Gérard Collomb
Les adhérents de notre Parti sont appelés à s’exprimer sur les listes aux élections européennes dans quelques jours.
S’exprimer : oui ! Mais ni choisir, ni décider !
Les listes qu’on nous présente ont été élaborées par quelques camarades de la direction, souvent juge et partie.
C’est cette méthode que nous voulons aujourd’hui dénoncer.
Nos désaccords portent sur des aspects essentiels qui nous semblent seuls, pouvoir fonder la légitimité de notre parti dans l’opinion publique et lui permettre d’être une force d’alternance au pouvoir actuel :
1 - Une absence de concertation réelle avec les territoires, leurs élus, leurs responsables. Il y a eu, certes, partout des réunions interrégionales où les vœux des fédérations ont été exprimés. Mais on n’en a tenu aucun compte !
2 - Un effarant mépris de toute considération européenne et de la place qu'occupent désormais les législations européennes dans nos législations nationales et la vie quotidienne des Français.
3 – Un choix des candidats sans analyse du bilan réel, du poids politique et de l'investissement européens des députés sortants, sacrifiant par là même nos possibilités d’influence au sein du Parlement. Et on ne peut que s’étonner que notre Président de délégation n’y ait pas été associé.
4 – Une composition des listes basées sur l’unique appréciation des dirigeants nationaux des courants sans que ces derniers n’aient aucunement pris l’avis de leur base.
5 – Un mépris total de l’implantation locale des candidats et de leur capacité à convaincre des électeurs quand la crise économique déboussole et peut conduire, soit vers d’autres choix politiques, soit vers l’abstention.
6 – Une rénovation renvoyée aux oubliettes, alors qu’elle a été au cœur des débats du congrès et qu’elle est indispensable pour nous permettre de gagner demain.
De tels arrangements pour la constitution des listes affaiblissent notre combat pour l’Europe, affaiblissent la gauche face à la droite, nous discréditent au sein de l’opinion publique.
Les signataires de ce texte, ont des parcours différents, appartiennent à des courants divers. Mais, ensemble, nous refusons des listes qui résultent d’une démarche totalement erronée, qui bafouent la démocratie dans notre parti, qui sont un défi au sens de la responsabilité, à l’engagement européen, au simple respect des militants qui font vivre notre parti au quotidien.
Voilà pourquoi si ces listes étaient maintenues en l’état, nous vous appelons à les rejeter, que ce rejet se manifeste par un vote contre ou le refus de participer à ce qui n’est qu’une parodie de démocratie !
Chers camarades, nous avons tous dit notre volonté de changer !
Le moment est venu de le faire !
LES PREMIERS SIGNATAIRES :
Est
François PATRIAT, Président, Conseil Régional Bourgogne
Pierre PRIBETICH, Député européen, Bourgogne et Franche-Comté
Claude-Anne DARCIAUX, Députée Côte d’Or
Christophe SIRUGUE, Député-maire Chalon sur Saône
Martial BOURQUIN, Sénateur-maire Audincourt
Safia OTOKORE, Vice-Présidente, Conseil Régional Bourgogne
Sud-Est
Jean-Jack QUEYRANNE, Président Conseil régional Rhône-Alpes
Gérard COLLOMB, Sénateur-maire Lyon Président Grand Lyon
Najat VALLAUD-BELKACEM, Secrétaire Nationale PS
Jacky DARNE, 1er Secrétaire fédéral Rhône
Claire DONZEL, 1ère secrétaire fédérale Haute Savoie
Sud-Ouest
Vincent FELTESSE, Président, Communauté urbaine Bordeaux
Gilles SAVARY, Député européen
Ouest
Bernard POIGNANT, Maire, Député européen Quimper
Jean-Yves LE DRIAN, Président Conseil régional Bretagne
Centre
Alain RODET, Député-maire Limoges
Jean-Paul DENANOT, Président Conseil régional, Limousin
Marie-Françoise PEROL-DUMONT Présidente, Conseil général Haute-Vienne
Daniel BOISSERIE, Député Haute-Vienne
André CHAPAVEIRE, 1er Secrétaire fédéral, Haute-Loire
Paris – Ile de France
Malek BOUTIH, Membre du Conseil National
Jean-Pierre MIGNARD, Membre du conseil National
Cher(e)s camarades,
Nous vous invitons à rejoindre les signataires de cet appel en envoyant un email à PSEuropeennes@gmail.com.
Merci d'indiquer tes coordonnées, mandats et section.
Très prochainement le formulaire de signature sera en ligne sur PSEuropeennes.com
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L'ancien numéro 2 du PS, du temps de François Hollande, préfère parler d'une "affreuse logique de courants" qui aboutit au choix du "plus petit dénominateur commun". Une "logique affreuse", selon lui.