La France et l'Espagne vont lutter en commun contre la piraterie, entre-autres en ayant pour base de départ Djibouti où nous avons une base aéronavale importante dans l'Océan Indien; les deux ministres de la défense en visite sur la base ont signé une déclaration d'intention qui va dans ce sens et qui doit être confirmée le 10 novembre prochain lors d'un sommet des ministres en charge de la défense au niveau de l'Union Européenne. Cette réunion devrait permettre d'associer d'autres pays à cette initiative.
Concrètement, la France s'engage à "permettre l'emploi de la base française de Djibouti par les forces espagnoles" et à leur apporter un "soutien logistique".
Mme Chacon ministre espagnole de la défense a indiqué que l'Espagne qui entend "jouer un rôle de premier plan" contribuera à cette force "avec une frégate et un pétrolier-ravitailleur en plus de son avion de surveillance maritime déjà présent" à Djibouti.
La France bénéficiera de ses capacités militaires de la base de Djibouti en particulier de sa Frégate Courbet qui y est basée en permanence.
D'une manière générale, M. Morin a souligné la portée "majeure" de la future opération européenne dans cette zone "stratégique".
Plus de 16.000 navires de commerce transitent chaque année par le détroit de Bab el Mandeb (Détroit d'Ormuz), passage obligé entre le golfe d'Aden et la mer Rouge où transitent près de 30% du pétrole brut mondial; de quoi donner des idées aux pirates somaliens tout en perturbant l'approvisionnement en pétrole des occidentaux .
De source française, il a été précisé plusieurs contributions possibles à cette future force européenne mais qui "semblent acquises", en plus de la France et de l'Espagne à savoir le Royaume-Uni, la Grèce, la Hollande et peut-être de la Suède et de la Norvège.
M. Morin a confirmé que cette opération serait placée sous un commandement britannique. Elle serait menée "conjointement avec des moyens de l'Alliance atlantique et notamment des moyens américains", a indiqué celui-ci.
Il serait à l'étude une éventuelle contribution financière demandée aux armateurs qui, protégés par les marines nationales de ces Etats pourraient voir baisser leurs primes d'assurances dont les montants ont été conséquemment augmentées ces dernières années en raison des risques liés au piratage de leurs navires.
Images jpg avion de surveillance maritime P3 Orion (Espagne) et frégate Courbet basée à Djibouti(France)
image satellite du Détroit d'Ormuz où l'on perçoit bien ce resserrement des terres limitant la zone navigable et qui offre beaucoup d'opportunités aux pirates pour aborder les navires qui empruntent le détroit.