Les derniers en date qui ont été pris en otages, jeudi 18 septembre sont grecs et philippins. Un jour plus tôt, ils avaient jeté leur dévollu sur un cargo chinois et chaque fois c'est un équipage d'une vingtaine de personne qui se retrouve prisonnier ( Il y en aurait à l'heure actuelle environ 200 retenus dans la région d'Eyl au Puntland).
Ils ont modifié leur zone habituelle d'intervention pour éviter les navires de guerre qui patrouillent là où habituellement ils étaient coûtumiers d'arraisonner les cargos et autres bateaux de plaisance sans entrâve.
Il est fort probable qu'ils bébéficient au minimum de la neutralité bienveillante des autorités somaliennes voir d'une complicité active de ceux-ci en raison des sommes importantes que génère leur triste commerce de pirates.
Que dire également des banques de Dubaï où sont souvent payées les rançons des armateurs des bateaux capturés.
On ne peut imaginer que nos dirigeants ne soient pas au courant et il est probable que des contacts ont été noués par les diplomates français afin qu'ils se comportent différemment.
Il s'agirait là du "volet diplomatique" auquel un membre du gouvernement français, Michel Barnier, faisait allusion sur Europe 1, la veille de l'opération militaire française ayant pour but de libérer deux otages d'un yacht "le Carré-d'As une opération des commandos de marine couronnée de succès.
Dans un article daté d'aujourd'hui, le quotidien Libération apporte quelques informations complémentaires concernant le clan auquel appartiendraient les pirates, celui des Majarteen qui dirige le Puntland; comme par hasard, c'est le même clan que celui dont est issu le président somalien, Abdallah Yusuf.
Ceci peut expliquer celà et la relative impunité dont jouit la bande de lascards forte de 300 à 400 hommes, eh oui quand même, pour mener ses attaques et ses petites affaires qui rapportent gros.
La somalie et à plus forte raison la région autonome du Puntland sont des zones de non droit où tout est possible, où tout s'achète et se vend ...et l'argent prélevé par les bandits des mers doit permettre "d'arroser" copieusement ceux qui sont en charge des affaires de l'Etat somalien et de la région autonome.
Il apparait qu'ils sont bien équipés en armes et bien organisés; les bateaux quant à eux sont motorisés puissamment , moteurs acquis là encore à Dubaï, semble-t'il.
"En outre, l’industrie de la piraterie fait vivre plusieurs milliers de familles, via la redistribution clanique de l’argent des rançons, dans un pays dont 40 % des habitants dépendent de l’aide alimentaire internationale" ajoute le journaliste de "Libé".
Il faudra beaucoup de persuasion et de diplomatie à l'Etat Français et aux Européens pour obtenir satisfaction auprès des autorités bienveillantes des "pays limitrophes "envers les pirates....et, si la diplomatie ne suffit pas il faudra probablement avoir recours à des méthodes moins pacifiques car ce commerce prend des proportions hors du commun qui entrâvent la liberté de navigation dans les eaux internationales.
C'est assurément une entreprise de piraterie des navires occidentaux qui peut à terme, menacer l'approvisionnement en pétrole et faciliter la flambée des prix qui n'a pas besoin de celà.
Consulter nos autres articles sur la piraterie dans le Golfe d'Aden:
Somalie: les pirates du Puntland posent de sérieux problèmes à la libre circulation des navires.
Puntland:les pirates augmentent leurs exigences pour le "Carré d'As".
Français otages de pirates Somaliens, moyens militaires en place. .
Pirates de Somalie.
images jpg- du haut , prise d'otages, embarcations des pirates;
du bas, Frégate"Courbet" de la Marine Française.